Tuesday, December 06, 2005

14 women / 14 femmes

Il y a 16 ans ce soir, je suis devenue féministe. Non je ne qualifierai pas la branche de féminisme à laquelle j’appartiens, du moins, pas aujourd’hui. Tout ce dont je me souviens de ce soir-là, c’est cet appel que j’ai reçu de ma mère me disant qu’il y a quelqu’un qui est entré à l’École Polytechnique avec une arme à feu. Nous ne connaissions pas encore le bilan à ce mais au bout du compte, 14 femmes auront péri sous les balles du tueur. Je ne suis sûrement pas devenue féministe immédiatement ce soir-là mais chaque année à pareille date, je ressens une espèce de rage à l’idée qu’elles aient une la vie écourtée pour des raisons misogynes. J’ai toujours refusé de croire l’idée que ce soit le geste désespéré d’un fou. Denis Lortie, Valery Fabrikant étaient fous. Celui qui était entré à la Poly a suivi un dessein qu’il avait élaboré longtemps à l’avance et l’a mis à exécution avant de s’enlever la vie. On a aussi essayé de chercher la réponse dans ses origines algériennes mais toutes ces réponses ne sont que diversions. J’imagine qu’on a essayé de conjurer l’idée que notre société ait une part de misogynie qui fut portée à cet extrème conclusion. Le fait est, disons-le crûment, qu’elles sont mortes parce qu’elles étaient femmes. Point. Et ceci est la raison pour laquelle je suis croirai toujours de façon indéfectible aux droits des femmes de vivre comme elles le veulent. Qui sait si l’une des victimes aurait plus tard décidé de lâcher le génie pour s’ouvrir une boulangerie, devenir infirmière ou encore mère de famille à temps plein. On ne le saura jamais. Aujourd’hui, nous devons prendre le temps de se souvenir de ces sœurs, filles, blondes, fiancées qui ne sont pas rentrés chez elles ce soir-là.

16 years ago tonight, I became a feminist. No, I will not qualify which branch of feminism I belong to, at least not today. All I remember from that night is the call I got from my mom telling that some guy walked in the École Polytechnique with a riffle. We did not know the toll at the time but in the end, 14 women were killed. I surely did not become a feminist immediately that evening but every year on this date I get pissed off at the idea that these women have had their lives shortened for misogynist reasons. I’ve always refused to believe that it was a desperate act from a mad man. Denis Lortie was mad, as was Valery Fabrikant. The man who walked in the Polytechnique had made up his plan long before and carried it out before taking his own life. They have also tried to look at the killer’s Algerian roots for an explanation but to me that all cow dung. I guess our society has tried to forget the fact that it harbours such an extremely mysoginist fringe. The fact is that the 14 women were killed because they were women. Period. And that is why I will always undeniably support a woman’s right to live as she sees fit. Who knows if one of the victims might have decided later to give engineering to open a bakery shop, become a nurse or a full-time mom, we shall never know. Today, we must take the time to remember the sisters, daughters, girlfriends, fiancées who did not come home that night.

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